À Aubervilliers, à La Commune, dans un centre dramatique national, nous avons créé une école : L’École des Actes. Il y a là près de 200 inscrits. Des jeunes déscolarisés, des étrangers, des « migrants », des travailleurs précarisés, des habitants. Des intellectuels, des étudiants et des artistes. Ils cherchent : « travaillant à hauteur du désir de chacun et des principes nouveaux de bonheur, de paix et d’humanité qui manquent gravement dans le monde aujourd’hui », dit sa plaquette.
Puisqu’il y a des laissés pour compte dans le pays, c’est que le compte n’est pas bon. Un pays se mesure à son hospitalité : à savoir créer un monde où ce qu’implique la présence des étrangers, des fous, des pauvres, des jeunes en déliaison, n’est pas seulement leur exclusion hors du compte ou leur arraisonnement dans le compte. N’est pas la guerre qui leur est faite. Mais implique une autre manière de vivre, une autre conception de la vie, avec eux, poussée par eux, étendue par eux. Un théâtre est un lieu où les manières de vivre se cherchent. Il fait hospitalité à ce qui manque ou ce qui est nié, porteur de bonheur pourtant. Il est le laboratoire d’une nouvelle subjectivité où l’amour du réel est étendu, porté, désiré, senti comme une chance. L’hospitalité est une méthode. Elle est aussi un gain : on s’y dépossède, on s’y réinvente de l’autre, et on s’en trouve plus humains. Ce sont des choses qui rendent les gens heureux. Ce sont des choses qui attestent qu’une collectivité est en forme, un pays en capacité d’étendre sa vision et sa fabrique d’humanité. Quand Il y a un lieu pour ça : c’est l’Institution.
conception et mise en scène Marie-José Malis
avec Pascal Batigne, Ntji Coulibaly, Sylvia Etcheto, Sandrine Rommel, et les participants à l’École des Actes
textes de Saint-Just, de Jakob Lenz, de Patrick Chamoiseau, des participants à l’Ecole des Actes, des habitants des foyers de travailleurs étrangers
musique
Tchaïkovsky – Symphonies 3 et 6
Stravinsky – Apollon Musagète
création lumière Jessy Ducatillon
régie lumière Delphine Perrin
création et régie son Patrick Jammes
régie plateau Jérémy Oler
scénographie conçue collectivement par toute l’équipe du spectacle
constructeurs David Gondal, Adrien Marès
machinistes-constructeurs John Adrien, François Le Roux, Elsa Sanchez
habillage et entretien costumes Jeanne Gomas
stagiaire technique Abdramane Doucoure
production La Commune – Aubervilliers Centre Dramatique National
remerciements la Préfecture régionale d’Ile-de-France, la Préfecture de département Seine- Saint-Denis, l’Office Français d’Immigration et d’Intégration (OFII),
le Commissariat Général à l’Egalité des Territoires (CGET), le Ministère de la Culture et de la Communication (partenaires publics de l’Ecole des Actes), le Centre National de la Danse et Unis-Cité (partenaires de l’Ecole des Actes), la Fondation Vinci pour la Cité et la Fondation Veolia dans le cadre du programme « Cité Solidaire Aubervilliers ». Le projet « Diotima – le travail est un chemin possible pour tous » de l’Ecole des Actes est cofinancé par le Fonds social européen dans le cadre du programme opérationnel national « Initiative pour l’Emploi des Jeunes ».